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Swann’s Way, paragraph 36, part 1

In reality she’d never resign herself to buying anything from which we couldn’t turn an intellectual profit, and above all she valued whatever gained us life’s finer things while teaching us to seek our pleasure beyond the satisfactions of leisure and vanity. Even when she needed to give someone a nominally useful gift—to give a chair, some cutlery, a cane—she’d look for “antiques,” as if the items’ long disuse had effaced their utilitarian character, making them more disposed to recount the lives of people of another time than to serve the needs of our own. She thought she’d like for me to have some photographs of monuments or beautiful landscapes in my room. But when it came to buying one, even if the represented object had aesthetic value, she’d find that vulgarity, utility too quickly overtook that mechanical mode of representation, photography. She’d try to evade commercial banality and if not entirely eliminate it, at least reduce it, replace it for the most part with something still art, to insert several “layers” of art: instead of photographs of the Cathedral of Chartres, of the fountains of Saint-Cloud, of Vesuvius, she inquired with Swann if some great painter had not represented them and would instead give me photographs of Corot’s Cathedral of Chartres, Hubert Robert’s fountains of Saint-Cloud, Turner’s Vesuvius, which added another layer. But even though the photographer had been removed from the direct representation of the masterpiece or of nature and replaced by a great artist, he resumed his role in reproducing these secondary interpretations. Faced once more with vulgarity, my grandmother would try to beat it back again. She’d ask Swann if the work had not been engraved, preferring whenever possible antique engravings that held some point of interest besides their mere existence, such as those that represented a great work in a state in which we could no longer see it today (like the engraving by Morghen of Da Vinci’s Last Supper done before its degradation).

En réalité, elle ne se résignait jamais à rien acheter dont on ne pût tirer un profit intellectuel, et surtout celui que nous procurent les belles choses en nous apprenant à chercher notre plaisir ailleurs que dans les satisfactions du bien-être et de la vanité. Même quand elle avait à faire à quelqu’un un cadeau dit utile, quand elle avait à donner un fauteuil, des couverts, une canne, elle les cherchait «anciens», comme si leur longue désuétude ayant effacé leur caractère d’utilité, ils paraissaient plutôt disposés pour nous raconter la vie des hommes d’autrefois que pour servir aux besoins de la nôtre. Elle eût aimé que j’eusse dans ma chambre des photographies des monuments ou des paysages les plus beaux. Mais au moment d’en faire l’emplette, et bien que la chose représentée eût une valeur esthétique, elle trouvait que la vulgarité, l’utilité reprenaient trop vite leur place dans le mode mécanique de représentation, la photographie. Elle essayait de ruser et sinon d’éliminer entièrement la banalité commerciale, du moins de la réduire, d’y substituer pour la plus grande partie de l’art encore, d’y introduire comme plusieurs «épaisseurs» d’art: au lieu de photographies de la Cathédrale de Chartres, des Grandes Eaux de Saint-Cloud, du Vésuve, elle se renseignait auprès de Swann si quelque grand peintre ne les avait pas représentés, et préférait me donner des photographies de la Cathédrale de Chartres par Corot, des Grandes Eaux de Saint-Cloud par Hubert Robert, du Vésuve par Turner, ce qui faisait un degré d’art de plus. Mais si le photographe avait été écarté de la représentation du chef-d’œuvre ou de la nature et remplacé par un grand artiste, il reprenait ses droits pour reproduire cette interprétation même. Arrivée à l’échéance de la vulgarité, ma grand’mère tâchait de la reculer encore. Elle demandait à Swann si l’œuvre n’avait pas été gravée, préférant, quand c’était possible, des gravures anciennes et ayant encore un intérêt au delà d’elles-mêmes, par exemple celles qui représentent un chef-d’œuvre dans un état où nous ne pouvons plus le voir aujourd’hui (comme la gravure de la Cène de Léonard avant sa dégradation, par Morgan). 

N o t e s

“Layers” of art. This phrase («épaisseurs» d’art) is a bit famously translated (by Scott Moncrieff) as “‘thicknesses’ of art.” It does sound striking. I’m most drawn here to considering Proust’s gently mocking humor, which relies in part on the clarity and precision of his description.

Artworks:

Jean-Baptiste-Camille Corot painted La cathédrale de Chartres in 1830. 

Hubert Robert produced several paintings of the fountains at the park at St. Cloud, including this one

William Turner’s Vesuvius in Eruption is dated 1817–1820. 

Raphael Morghen’s engraving of The Last Supper dates to 1800.